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Premières vues qui me parlent

Dernière mise à jour : 3 avr. 2022

J’écrirai ces « vues qui me parlent »

d’ici, là où nous sommes les clients, les rieurs, les gêneurs, les flâneurs, les marcheurs, conducteurs, les scripteurs des moments différents, des boutiques de survie, de surcroît, d’installations municipales, de rencontres inédites, de chemins qui nous vont, de voitures qui ne font que passer, comme les passants passent et parfois pensent ou ne font que réfléchir, d’ici où nous vivons, et là où nous allons, pour y trouver notre lot de vie qui est et sera nôtre, j’écrirai ces « vues qui me parlent », moi qui n’en ferai photographie.

Ce pays est fait en étoile, comme tous les pays. Il y a nos maisons, nos appartements, et partout où nous allons, des courses de chaque jour aux messes du dimanche (pour ceux qui s’y retrouvent), des cours de la semaine à la sortie week-end, du labeur casanier au parcours facturé, des vieux que l’on retrouve à l’heure où l’on commence à la porte qu’on ferme un fois tout bien calé pour la nuit, et les rues éclairées de lumière orangée qui nous mènent au parking puis au lit avec le souhait de dormir pour préparer le jour suivant. Et encore, moi, de tout ce que l’on vit ici, je ne connaît que peu.

Ce pays est fait comme ça, et il semble qu’en ville, seulement, les gens voient ça différemment. A Saint-Nazaire, ils ont à s’orienter sur un schéma urbain que l’on dit compliqué. J’y vais, là-bas, et je m’y retrouve, j’aime bien cette ville, construite basse, avec peu de hauteurs et où le balnéaire le cède à l’ouvrier, et à ses esthètes.

Là-bas, on a causé, pendant des heures, des marmots et des jeunes que nous avions en charge, nous qui avions fait œuvre de quelques professions où nous les accueillions.

Ici, plus près, il y a Pont-Château. C’est là que nos parents, pour beaucoup, achetaient dictionnaires, commandaient tous les livres qui étaient au programme, de français ou de nos lectures d’adolescents, quand nous nous y prêtions.

C’est là que j’ai pu un jour assister à une conférence de l’auteur pour Minuit de la vie à Random, et le piano scandait les thèmes que Rouaud abordait.

Nous sommes même allés à son rendez-vous d’été, avec des amis psys, pour un temps de curiosité et avons rencontré un auteur africain, publié à Paris. Son nom m’échappe. Nous sommes même allés, avec des amis psys, à une soirée lecture sur la scène du ciné où nos profs du collège et du lycée (ceux qui portaient pour nom Sainte-Bernadette), nous avaient fait voir le film Gandhi de Richard Attenborough sorti en 1982.

En fait, de la vie, il y en a, partout, et ici, le pays est plutôt gratifiant. On a les paysages et les gens qui, presqu’à chaque fois, qu’on s’en inquiète, l’aime.

C’est un pays qu’on parcourt en étoile, pour beaucoup d’entre nous, et on a pour cela notre voiture, nos voitures, qu’ici on n’a pas forcément à acheter en choisissant pour elles une quelconque proportion, ou sa surproportion.

C’est surtout le pays des artisans, des commerçants et des ouvriers des Chantiers, chantiers navals de Saint-Nazaire.

Christophe Gervot,

écrivain,

à Missillac, le 13 novembre 2021


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