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Pourquoi est-ce que je fais de la musique ?
Dernière mise à jour : 16 juin 2020
Par Christophe Gervot, 8 décembre 2019.
À l’âge de 5 ans, parce que ma sœur avait commencé à prendre des leçons auprès de cette dame, qui tenait l’orgue de l’église du village, j’ai commencé à « jouer », c’est-à-dire à appuyer sur n’importe quelles touches du clavier, sur un harmonium, qu’elle avait chez elle et qui lui servait à enseigner. Moi, je ne faisais qu’accompagner ma mère qui conduisait là ma sœur, et bien sûr j’écoutais. Toute la famille allait à la messe une fois par semaine, et ma mère chantait assez bien. Plus tard, et encore en 2019, elle anima des célébrations religieuses, et chanta dans plusieurs chorales. Sa belle voix et son goût pour le chant faisait qu’à la maison, nous baignions dans un bain musical. Dans notre enfance, à la télé, nous n’avions le droit qu’aux émissions de variétés de la télévision française, à l’époque ou elle était entièrement publique. La radio était là aussi, mais en « grandes ondes ». Pas beaucoup de disques.
Plus tard, ma sœur a changé une première fois de professeure, et a réellement commencé à apprendre le piano, dans une petite ville voisine. Puis une seconde fois quand cette dame a pris sa retraite.
À 8 ans, j’ai demandé pourquoi moi, je n’apprenais pas le piano. En fait, j’avais commencé à pianoter tout seul à la maison sur l’orgue électronique qui servait à ma sœur, en utilisant les mêmes méthodes. Comme mes parents dirent oui à ma demande, je commençai.
Je commençai l’étude du piano classique, avec une professeure très douée. Plus tard, nos parents nous achetèrent un piano droit, un Toyo, que j’utilise encore car il m’a été donné. Ces études durèrent 12 ans, jalonnées d’auditions au domicile de ma professeure, puis sur une scène, un ancien cinéma de patronage, et de concours nationaux, passés à Nantes, à l’auditorium du Conservatoire régional de musique, ou dans un magasin de piano. Nous travaillions pendant presque une année nos partitions. Si je ne m’abuse, les jurys, souvent composés, au cours des années, de têtes connues, appréciaient, quand j’avais une bonne mention, mon jeux lié et mes nuances expressives. Claude Debussy était mon compositeur préféré.
Quand ma professeure me suggéra de prendre des leçons auprès d’une autre professeure, connue sur la Côte d’amour, auprès de qui étudiaient les pianistes les plus exigeants de Loire-Atlantique, je refusai car j’étais conscient du sacrifice financier que mes parents consentaient déjà et qui se serait accru encore. Et puis je ne pensais pas que je ferais carrière dans la musique. Mes études au lycée se passaient bien. Quand j’entrai en études post baccalauréat, d’abord dans une école d’arts appliqués puis dans une faculté de langues vivantes, dans des villes de l’ouest de la France, je ne disposai plus de piano pour m’exercer. Je préférai donc abandonner mes études de piano.
Lors d’une des dernières leçons que je pris, en partant, je dis en riant à ma professeure (assez étonnée de ce choix) que j’achetais des partitions de Serge Gainsbourg et que je les travaillais tout seul.
Ma vie a fait que j’ai travaillé longtemps grâce à mes études de langues vivantes, et que j’ai commencé, et terminé, une psychanalyse. Dans les dernières années de celle-ci, curieux à nouveau de divers genres musicaux, j’exprimai l’envie de refaire de la musique et peut-être assistée par ordinateur. Quand je me suis réellement lancé dans la composition, à base d’improvisations, et cela même constitua une sorte d’étonnement de ma part, je me suis dit que l’analyse avait sans doute levé une inhibition et ravivé le désir que j’avais eu, enfant de composer.
Musicien sur les réseaux sociaux depuis fin 2018, et maintenant professionnellement, je vous délivre régulièrement ici et sur Youtube mes compositions, disponibles en streaming et en téléchargement.
Je me suis éloigné de la musique classique, en faisant du jazz, un peu, mais pas de la musique contemporaine, et toutes les années où je n’ai pas pratiqué la musique n’en étaient pas exemptes pour autant, puisque je n’ai cessé d’en écouter, beaucoup, et toujours avec curiosité.
Christophe Gervot, musicien, écrivain, artiste conceptuel, psychanalyste, traducteur et formateur.