christophegervot
Les après de 'RIyeS !', 4 : de l'objet autistique au S1 puis au S2
Dernière mise à jour : 23 févr.
Une conversation psychanalytique, successive à un énoncé, renvoyé, à l’autre, sous une forme inversée, à celui-ci : « Tout ce que vous exprimerez pourra être retenu contre vous », qui devient, sous une forme inversée : « Rien de ce que vous ne direz pas ne pourra être retenu à votre avantage »
(la psychanalyse opère par la parole, qui est une pensée devenue parole en passant par son expression par l’appareil phonatoire, le corps)
équivalente à celle-ci pour des raisons de discrétion, a pu être menée sous la forme suivante :
Le psychanalyste : « Vous êtes une bonne actrice.
- La patiente : Une bonne actrice ?
- Oui, vous êtes évidemment un bonne actrice. Vous avez des millions de fans.
- Alors, c’est ça, je suis une bonne actrice ? Qu’est-ce que c’est ?
- C’est une femme qui joue des rôles au cinéma et souvent aussi au théâtre. Elle apprend son texte et le restitue en l’interprétant.
- Oui, c’est ça. »
Puis, la patiente s’est mise à parler, dans la conversation, plus facilement, en comprenant ce dont il était question.
Cet entretien psychanalytique a permis à la patiente de se voir donné un S1 (« bonne actrice »), son S1 dorénavant, qui justement correspondait à son activité privilégiée, celle depuis laquelle elle demandait à exister de la sorte, son « objet ».
Puis ce S1 a été articulé au langage par l’explicitation qui en a été faite :
« bonne actrice » = « une femme qui joue des rôles au cinéma et au théâtre »
S1
S2
D’où son accueil dans le langage. Quand le S2 est lui aussi reconnu, nous sommes dans le langage, et aussi, du coté personnel du langage, car alors la frappe signifiante a eu lieu.
La suite de cette analyse, si elle se poursuit, donnera lieu à l’expression d’un signifiant de la loi, d’un Nom-du-père, et à tout ce que la doctrine analytique, déjà établie, permet d’atteindre pour soi-même.
Christophe Gervot, psychanalyste, écrivain, le 10 août 2022